Tourist Trophy 03

 

INTRODUCTION
LE TT QU'EST CE QUE C'EST?
LA ROUTE N'EST PAS UN CIRCUIT
LA VITESSE
LA JOURNEE DE COURSE DU SPECTATEUR
LES MOTOS DE COURSE
DANS LA COURSE
LES MORTS
LA SECURITE
LA CONCENTRE MOTARDE
LE MAD SUNDAY
A COTE DE LA COURSE
LES MANNOIS
LE VOYAGE
L'HEBERGEMENT
L'ARGENT
LE MANGER
TT04


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LES PHOTOS !


Union Miles, Ballacraine, Crosby, Ramsey, Bungalow, Windy corner... ça vous dit quelque chose?
Joey Dunlop, Mike Hailwood, Philip McCallen, Steve Hislop... ça vous évoque quoi?
Et si je vous parle de la plus ancienne course de moto au monde... interrompue uniquement par les guerres et la fièvre aphteuse... vous me voyez venir?
Alors parlons de la course moto encore actuellement la plus meurtrière, tant pour le pilote que le public...


Fin décembre j'entends une petite voix mit'ique me dire "et si nous allions au TT... j'ai déjà les billets"... je crois que je rêve... Le lendemain... la proposition tenait toujours... Je ne rêvais pas... En route pour le TT avec la Mite!

Le TT, qu'est ce que c'est?
Le TT (prononcer "titi") est le Tourist Trophy. La plus ancienne course de motos au monde qui fêtera bientôt ses 100 ans. Une course folle sur l'île de Man, en mer d'Irlande, qui a pris naissance alors que le reste du Royaume Uni interdisait les courses sur tout le territoire. Les pilotes les plus fous et les plus talentueux venaient alors se défier sur les routes de l'île.



LA ROUTE N'EST PAS UN CIRCUIT
On vous a déjà dit : "La route n'est pas un circuit". Sur L'île de man, la route EST le circuit. Plus de 60 kilomètres au travers des villages, et de la montagne. Aucun échappatoire, quelques bottes de pailles symboliques ficelées sur les poteaux, des trottoirs bariolés de lignes noires et blanches pour mieux les voir... alors que rien n'indique les fils barbelés en face du virage suivant, ou la bouche d'égout métallique juste avant la voie de chemin de fer...
Une heure avant le début des courses et des essais, les routes sont fermées à la circulation... Le public s'amasse alors sur les murets du bord de route, s'installent sur les talus à moins d'un mètre de la route, à moins qu'ils ne profitent d'un fossé pour s'installer, profiter de la vue des sides car qui décollent des trois roues à la fois en passant sur un pont...



LA VITESSE
Avant d'y aller, on sait déjà tous que ça roule très vite au milieu des villages. Mais le jour où tu es posté à l'entrée du pub, la pinte de bière à la main, et que tu vois les GSXR débouler à 250km/h entre un mur sur la droite et un fossé sur la gauche, tu en restes forcément baba. Tu savais que ça allait vite, mais tu n'imaginais pas que ça aille SI vite.
Autant sur un circuit classique on va apprécier des distances de freinages, des angles de folie, des dépassements techniques, autant là, la vitesse a elle seule te fait frissonner... Plus de 60km en 20 minutes... Les plus rapides à 200km/h de moyenne... Inutile d'en écrire des tonnes, c'est en y assistant qu'on est saisi. Si le circuit traverse des villages et comporte quelques épingles, il reste extrêmement rapide. Par rapport aux circuits « classiques » français, les motos mettent systématiquement des pignons d’une dent de plus pour le TT. Nous avons fait toute la partie sud du circuit en voiture aux côtés de Don Pedro, pilote du side 62... Et il nous commentait les repères qu'il avait a chaque virage... au final, s'en était presque lassant et effrayant tellement cela se résumait à "là, ça passe tout à fond de 6" y compris pour les courbes au milieu des villages... Merci, Pierre, en tout cas pour cette petite expérience.



LA JOURNEE DE COURSE DU SPECTATEUR
La route EST le circuit. La route (et les routes qui traversent) sont donc fermées à la circulation une heure avant les courses et durant toutes le épreuves.
Il faut donc se lever tôt pour aller se placer aux abords du circuit, puis ... attendre...
On passe les journées de course à attendre. Pendant ce temps, radio TT diffuse ses bulletins informant l'ordre de départ des courses (un participant toutes les 10 secondes), et surtout les bulletins météos. Le dernier jour de courses, nous sommes partis du sud de l'île sous le brouillard et nous nous sommes postés au nord où il y avait un soleil de plomb... pourtant, la première course a été raccourcie de 3 tours à 2 tours, et la seconde course a été reportée d'heure en heure à cause de la mauvaise visibilité dans la montagne et de la pluie à Douglas... Pendant ce temps là, de notre côté, on sirotait le la bière, torse nu au soleil. Ce qui a finalement été une bonne journée paisible aurait pu être un cauchemar si nous avions été postés dans la montagne, sous la pluie, sans abris, et sans moyen de quitter les lieux à cause des routes fermées à la circulation.
Une journée de course peut être un enfer si on tombe mal, et il faut prendre soin, si la météo est capricieuse (et sur une île en mer d'Irlande la météo est TOUJOURS capricieuse) de se placer à un endroit où il y a une possibilité de replis par une route transversale ouverte, ou près d'un des 17 pubs parsemés le long du circuit.
Etant donné la longueur du circuit, on peut très bien suivre de près une course complète... sans avoir la moindre idée de qui a gagné ou même de qui sont les dix premiers... Les motos partent dans l'ordre de leur numéro, toutes les 10 secondes. Si on est placé à la moitié du circuit, et que le 18 passe avant le 16, c'est que le 18 fait une belle course, ou que le 16 a des problèmes... mais on n'en sait pas bien plus. Heureusement radio TT est diffusé par de gros hauts parleurs aux endroits stratégiques (les pubs, en général) et pas mal de spectateurs habitués sont munis de leurs transistors pour connaître les raisons d'un départ retardé, ou les principaux temps. S'il y a des non partants... il y en a aussi qui n'arrivent pas... pour problème mécanique ou accident... souvent très grave.



LES MOTOS DE COURSE
Les catégories de motos en courses cette année n'ont rien de bien folichon :
Il ne s'agit pas d'une course d'ancienne (qui ont eu droit à une parade quand même), mais bien une course de motos modernes : deux catégories en 600cm3 (très très peu de modifications par rapport à l'origine sont permises), deux catégories en 1000cm3 (là encore, ils courent quasiment avec des machines de série), les 400cm3 / 4 temps sont partis avec les 125cm3 / 2 temps pour cause de manque d'engagés. Il ne reste que les sides en version F2 (moteur 600cm3, châssis tubulaire) qui courent, et une série "senior" ouverte aux meilleurs solos des catégories précédentes. Pas de mono depuis deux ans par manque d'engagés, et les 125 et les 400 ont leurs jours comptés. Bref, en 600, cette année, la nouveauté pour égayer un peu, le plateau était le retour attendu des Triumph officielles de Valmoto, qui ont non seulement fait une belle course, mais ont remporté la course 600cm3. Pour les 1000, ce sont les GSXR qui ont squaté le plateau, laissant quelques places à quelques R1 et Ducati 999.



DANS LA COURSE
Innocemment, je demandais à Pierre et Maryse, qui courent au TT pour la seconde fois, où se placer pour assister au mieux à un ravitaillement... Quelques minutes plus tard, je me retrouvais avec un bleu ignifugé, un pass "COMPETITOR TEAM" me permettant d'accéder un peu partout, et avec, comme mission, de filer un coup de main à Marc Granié lors de son arrêt au stand puisqu'il lui manquait quelqu'un pour le ravitaillement de la course des PRODUCTION 1000. Me voila engagé le temps d'une journée dans un team qui court au TT! Objectivement, je n'ai rien fait d'extraordinaire, et je n'ai rien vu de la course, mais vous n'imaginez pas l'émotion d'être là sur la grille de départ du TT, la béquille d'atelier à l'épaule, courant voir la petite ardoise écrite à la craie pour traduire à Marc qu'il y a de l'huile à "Ballacraine" et à "signpost corner". Echanger quelques blagues potaches pour détendre le pilote sans le déconcentrer et ...c'est son tour de partir...
P uis, c'est l'attente... vingt bonnes longues minutes où on n’a aucune information, où on ne voit rien. On essaie d'imaginer quel village il est en train de traverser ou bien s'il a attaqué la route de montagne... on suit le bulletin météo... il ne pleut à aucun endroit du circuit, mais radio TT annonce que le vent souffle au bien nommé "windy corner"... Les premiers partis commencent à boucler leur premier tour. Il y a 3 tours à faire et 1 ravitaillement à prévoir. Certains font le plein au premier tour, d'autres attendront le second tour. Ca y est, Le numéro 47 arrive au stand... un coup d'éponge sur la bulle, et je file à boire à Eric. Le TT, ça ne se joue pas à la seconde près, enfin bon, comme ma grand mère disait tou... ah ça y est, il est reparti...
Merci, Marc, pour cette expérience inoubliable.
Autant lors des essais les pilotes un peu "juste" sont intéressés par leur temps au tour pour savoir s'ils sont qualifiés ou non, autant en course, on ne parle plus du tout de chrono. Ce qui compte c'est finir. C'est arriver. On félicite un pilote d'avoir fait le TT et d'avoir fini sa course, et hormis les premiers, on se moque pas mal de savoir si les trois tours ont été faits en 59 minutes ou 1 heure. L'exploit c'est faire le TT, et le faire jusqu'au bout.
Entre temps, au paddock, je (moi, la mite) tondais les cheveux d'un side-cariste (Laurent) et discutais de diverses guichappes avec Pierre qui s'affairait sur le moteur de son magnifique side. Frank et Laurent m'amenèrent voir la course d'un endroit où le point de vue était magnifique (merci pour tes épaules musclées, Frank ....) où nous pouvions sentir passer les motos au ras de nos joues (je dis bien 'sentir', car je n'ai pas eu le temps de les voir passer) .



LES MORTS
Le TT 2003 a été marqué par la mort de David Jeffries. Ce fut un sacré choc.
C'est incroyable à quel point les organisateurs du TT et les Mannois refusent de s'appesantir sur ces décès à répétition du TT. A la soirée VIP de remise des prix du TT, pas une minute de silence pour Jeffries, rien. Alors que c'était lui qui avait les meilleurs temps et il était clairement le favori du TT 2003. Lorsque le vainqueur de la série des 1000cm3 évoqua DJ, un organisateur ne le laissa même pas finir pour glisser un "Show must go on"...
Pour les circonstances de l'accident, il semble que ça aurait pu arriver à n'importe quel autre pilote : une tâche d'huile en sortie de virage, et DJ s'est pris un muret de clôture de maison en pleine face à 250km/h. Il est mort sur le coup. La moto a rebondi de l'autre côté de la route et a cassé un poteau électrique qui est tombé sur la chaussée.
Jim Moodie, qui arrivait quelques secondes plus tard, a vu les fils électriques lui barrer la route. Deux fils sont passés sous sa bulle, et le troisième s'est coincé sous son casque. Si le fil n'avait pas cassé, Jim aurait été décapité. Il s'en sort avec une balafre sur le cou, et a pu courir les courses quelques jours plus tard.
Cette année, parmi les coureurs, on compte deux morts au TT.
A cela, il faut ajouter les spectateurs décédés entre les courses en essayant de faire les mêmes chronos sur route ouverte...
"Le Diable est dans la montagne... Il t'attend... Il est patient... Il est là et il t'attend"
Alors que depuis 10 ans il n'y a eu qu'un seul mort en Grand Prix moto, le TT enterre 1 ou deux pilotes tous les ans. Chaque année, la polémique fait rage sur le devenir du TT. De l'avis quasi unanime, le TT durera jusqu'à son centenaire en 2007... Mais ensuite?...


LA SECURITE
Paradoxalement, la course la plus meurtrière est aussi une course des plus drastique pour la sécurité. Les contrôles techniques sont vraiment approfondis, et pas seulement lors de l’engagement, mais avant chaque séance d’essai et chaque course. Lors de l’arrêt aux stands, après un seul tour de circuit, alors que les membres du team donnent à boire au pilote et a la machine, deux ou trois inspecteurs en profitent pour faire le tour de la moto, vérifier l’état des pneumatiques, l’absence de fuite au moteur ou de jeu dans les fixations… S’il y a le moindre risque, la moto ne peut pas repartir.


LA CONCENTRE MOTARDE
Le TT, c'est la mêque de la moto. Tout motard devrait y aller au moins une fois dans sa vie : "voir le TT et mourir"
Même si l'Île de Man est quelque peu isolée, c'est plusieurs dizaines de milliers de motards qui débarquent chaque année. A notre grande surprise, il n'y avait presque que des anglais. Quoi que pas mal d'allemands ont fait le voyage. On s'attendait à un rassemblement très international, mais non, cela reste très british. Toujours est il que Douglas et toutes les villes de l'île sont envahies de motos et de motards en combinaison intégrale multicolore. La mode est, semble t-il, d'accrocher aux casques hors de prix des oreilles ridicules. Affligeant.
Le parc moto spectateur est composé en très grande majorité de sportives … et de VFR. Très très peu de roadsters. Aucun gros trail routier (hormis des Tiger et la GS de chez BM). Pour ce qui est des Triumph, il y en avait biensûr beaucoup plus qu'en France. Plein de Daytona, mais pas de Speed triple. Aucun Trophy, mais plein de sprint et autres modèles à carbu... Aucune W650 ou Bonneville moderne. Pas plus de Harley ou de custom. Les rares sides étaient attelés à des CBR 1100 XX ou Hayabousa… J'espérais que la culture mécanique anglaise nous offre de belles machines originales à contempler, mais au final, se sont des machines de série en très bon état et d'origine que l'on a côtoyé.
De temps en temps, on croise quand même une BSA ou une Norton d'un gars qui part au boulot en vitesse avant que les routes ne soient fermées à la circulation, ou qui va prendre son mal en patience au pub du coin...

LE MAD SUNDAY
Les courses ont lieu un jour sur deux seulement. Traditionnellement, le dimanche, le tracé du circuit est donc ouvert à la circulation et il devient le défouloir général. C'est sur route ouverte de montagne que certains se tirent des bourres à plus de 250km/h. C'est le jour le plus meurtrier. Le jour où on nous a déconseillé d'aller rouler dans ce coin là de l'île. Du coup, ce jour là, on n'a fait que la partie sud du circuit plus "raisonnable". Cela n’empeche en rien de faire le tour complet du circuit (et on l'a fait plusieurs fois), un autre jour que ce funeste "mad sunday".

A COTE DE LA COURSE
Les courses n'étant qu'un jour sur deux, on a le temps de visiter l'île. Certains coins ressemblent à l'Ecosse, d'autres aux plages normandes, parfois aux côtes bretonnes (c'est peut être à cause de la météo capricieuse). Il y a vraiment plein de belles choses à voir, et pas seulement le typique musée de la moto perché dans la montagne.
L'île est pleine de surprises... En se baladant tout au sud de l'île, on tombe par hasard sur Dave Hailwood, le fils de Mike...
En faisant la queue au petit matin au camping pour acheter un café chaud, un mystérieux habitué hollandais nous glisse à l'oreille : "Allez chercher l'éléphant à Fleshwick bay". Passant dans le coin, on a fait faire un détour à la grosse FJ à la recherche de l'éléphant de Fleshwick bay... Arrivés dans la crique, rien ne ressemble à un éléphant, ni même éléphant de mer, ni rocher en forme d'éléphant. C'est en demandant à un proche fermier, que l'on a eu droit à "montez sur la colline en face, passez devant la maison blanche... et vous verrez peut être l'éléphant" avec un grand sourire. Arrivé sur place, on jette un oeil par dessus la haie et on découvre que le jardin de la maison blanche fourmille de nains de jardin faits maison et objets multicolores juxtaposés... mais pas d'éléphant en vue. Le maître des lieux est là, sécateur et branchages à la main. On lui demande maladroitement s'il n'aurait pas vu un éléphant passer par là... il sourit et nous montre sa haie et nous indique la petite échelle pour monter sur le dos de l'éléphant. C'est en reculant un peu que je vis que l'éléphant était dans la haie... petit à petit, c'est un crocodile et des ânes que l'on a découvert... Ce fut l'occasion de discuter avec un Mannois passionné par les collections de toute sortes, avec un garage rempli de motos anglaises de toutes les époques. Un gars qui en a vu passer, des TT... Une rencontre qui se raconte difficilement... Si vous passez par là, allez chercher éléphant de Fleshwick bay...

LES MANNOIS
L'île de Man n'est pas bien grande. Environ 30km du nord au sud et 20km d'est en ouest. Mettez là dessus 40.000 motards... et ça ressemble à une invasion. Je m'attendais donc a trouver des illiens assez fermés et juste appâtés par nos cartes de crédit.
En fait, il en est tout autrement. Les motards sont finalement dispersés sur toute l'île, et cela ne ressemble en rien à une invasion. Les Mannois sont très très accueillants. On a toujours eu à faire à des gents charmants, prêts à nous renseigner, ou à nous faire partager un bout de leur patrimoine, de leur crumble aux pommes, ou de leur garage. En plus, ils n'ont pas du tout l'accent irlandais ni du nord de l'Angleterre, et sont très faciles à comprendre. Cela donne vraiment envie de revenir, en dehors du TT week, d'autant que l'île est magnifique et riche d'une foule de curiosités.

LE VOYAGE
Pour diverses raisons, nous avons choisi la formule avion jusqu'à Birmingham, puis location d'une FJ1200 équipée de 3 valoches de 45 litres pour rejoindre un petit groupe en Angleterre, prendre le Ferry et enfin circuler sur place en duo. Cette moto est horrible : on ne sent absolument rien, c’est d’une souplesse incroyable, on peut voyager vite et loin sans fatigue, on peut la charger à mort sans que ça ne change rien à la conduite… elle a tout d’une bagnole ! Pour l’utilisation que l’on en avait, c’était parfait.
Ca a été l’occasion pour la première fois de rouler à gauche. C’est vrai qu’on s’y fait très vite. Même les ronds points sont faciles à prendre une fois que l’on a compris comment se placer sur la chaussée. Le gros problème, c’est lorsqu’on sort d’une station service, par exemple, et que l’on s’engage sur une route déserte. Là, on n’a plus de repère avec la circulation. J’ai fait en pleine nuit plusieurs kilomètres sur une nationale déserte, avant de me poser la question « mais pourquoi le camion qui arrive en face de moi est sur ma voie ? ». A quelques Dizaines de mètres de son pare choc, j’ai fait un écart à droite, et heureusement, lui a fait un écart de l’autre côté. La Mite, qui s’était assoupie dans mon dos, aurait pu mourir sans s’en rendre compte. ‘tain… ‘faut faire gaffe quand même…
On roulait pas bien vite… on avait le temps… on avait déjà fait quelques heures d’avion et de train… même si on arrivait à l’hôtel à minuit, ça n’était pas bien grave. On est finalement arrivé à 2 heures 30 du matin, après avoir pris un chemin de terre sur plusieurs kilomètres, à ouvrir et refermer des barrières à moutons pour pouvoir passer avec la moto, tellement l’hôtel était perdu dans la campagne anglaise… Tout ça avec le voyant de réserve allumé depuis plusieurs dizaines de kilomètres…
La partie Ferry / location de la moto / camping sur l'île (tente fournie) a été organisée par l’excellent Bill (www.biketours-uk.com) que je ne peux que recommander.
Mais le moyen le plus authentique d'aller au TT est de partir avec sa propre bécane là bas. Par contre, dans cas, il faut prévoir probablement plus de temps et d'argent (nuit d'hôtel hors de prix, et sans plomb à 8FF le litre...)

L'HEBERGEMENT
C'est simple. Deux possibilités : Hôtel (ou B&B) ou camping. L'hôtel est cher et il faut réserver longtemps à l'avance (en décembre, c'est trop tard). On a parié sur la formule "Camping". Il faut savoir que le standard d'un camping anglais n'a rien à voir avec le camping des flots bleus où vous passiez vos vacances. Le camping peut se résumer à un vaste champ. Les sanitaires très rustiques, la température de l'eau « chaude » très aléatoire... Aucun abris ni de "services" comme des prises électriques ou de machines à laver. Passer une semaine un peu "à la dure" n'est pas un problème en soi, et cela s'est très bien passé pour nous. Par contre, en cas de pluie répétée, le champ se transforme en bourbier, et rentrer sous une tente humide, avec toutes ses affaires trempées, après avoir passé sa journée sous la pluie à attendre des motos passer... ça peut devenir un véritable cauchemar. "Le TT, soit il ne pleut pas trop et on revient tous les ans, soit il pleut beaucoup (ça arrive) et on ne revient plus jamais". Du coup, même si tout s'est bien passé pour nous avec une météo globalement très clémente, je n’ose recommander le camping. C'est une prise de risque, en tout cas.

L'ARGENT
Sur l'île de Man, la monnaie anglaise est acceptée. On vous rend la monnaie avec des pièces et des billets en livre sterling aussi, mais estampillées "île de Man". Cette monnaie n'a de cours que sur cette île. On trouve certaines pièces à l'éffigie de certains grands pilotes ou courses mémorables...
On dit qu'aller au TT coûte cher. C'est assez vrai. Mais c'est presque uniquement le voyage et l'hébergement (si c'est à l'hôtel) qui coûte cher. En fait, dans les grandes surfaces, les prix sont tout à fait comparables à ceux pratiqués en France. Si on se fait soi même à manger, il n'y a pas de problème. Ce qui est vraiment TRES TRES cher, ce sont les cigarettes. L'alcool et l'essence sont très chers aussi.

LE MANGER
Le restaurant coûte cher, parce que c'est une activité relativement "de luxe" pour eux. Mais on y mange bien et copieux. Ou alors il faut taper dans les "fish and chips" mais on s'en lasse vite... Heureusement, la guiness, ça nourrit! Mais après deux jours de pluie, on apprécierait un bon repas chaud au lieu de se faire un sandwich, assis en tailleur, dans le noir, sous la tente humide que la mite avait décoré de ses sous-vêtements à faire sécher...

TT04
Rendez vous est pris pour l'an prochain. Avec notre petite expérience, on a choisi la formule voiture de l'Espace avec deux motos dedans. Cela permet de faire un trajet de manière relativement économique, d'avoir les motos sur place, de pouvoir prendre des provisions tant qu'on veut, de dormir au sec et au dur...

 


MERCI à la Mite pour ce voyage,
et a Bill, Pierre, Maryse et Marc de l'avoir rendu exceptionnel, et à l'année prochaine !

Je (moi, la mite) remercie également Pierre et Maryse pour leur accueil, leur gentillesse, leur humour et leur bonne humeur. (Merci à la Guichappe de ne pas se laisser tripoter sans raison)
Merci à Frank et Laurent, les side-caristes qui se sont occupés de moi pendant que Chevalier s'était transformé en mécano !
Merci à Bill pour ton aide : tu as le coeur sur la main (mais la Guiness n'a jamais remplacé un bon steak !)
Merci à Terrie pour ces moments de franche rigolade et le prêt de pince à épiler (!)
Pour finir, je remercie tout particulièrement Chevalier Noir de m'avoir accompagnée là bas. Ce fut un voyage concocté depuis de longs mois, en secret, et celui-ci n'aurait pas eu la même saveur et la même intensité si tu n'avais pas été de la partie !

La Mite et Le Chevalier